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La classe renversée, potentiel insoupçonné à la FGA.

Plusieurs étincelles ont émergé ici et là lors des nombreuses formations dont j’ai eu la chance d’animer depuis que je suis au RÉCIT, mais là ce fut un véritable feu d’artifice. En mars dernier, mon collègue Alexandre Gaudreau du service régional du RÉCIT – Bas St-Laurent m’a proposé de coanimer une session de travail de deux jours sous le thème de la classe renversée à la FGA. J’ai accepté enthousiasme, car animer avec Alexandre c’est toujours une partie de plaisir. Je connais bien le concept de la classe renversée, mais ce qu’il a proposé aux trente participants pour renverser leur classe, ça, je ne connaissais pas. Il a proposé au personnel enseignant de créer une capsule vidéo expliquant un concept, une stratégie, un savoir-faire, en 5 minutes à l’aide de six cartons blancs 22’’ par 28’’.

Avant d’élaborer sur les différentes dimensions explorées lors des deux jours, j’aimerais revenir sur le concept même de la classe renversée. On peut définir la classe renversée comme une méthode d’enseignement exploitant la vidéo dans le dessein d’optimiser le temps de qualité en classe avec les élèves. En fait, les vidéos visent la présentation de concepts, d’explications, de stratégies, ou tout autre élément pédagogique jugé pertinent par l’enseignant. Les vidéos peuvent être consultées via internet à la maison, à l’école, en fait partout. Elles permettent aux élèves de développer des habiletés peu engageantes cognitivement afin d’optimiser le temps de réalisation de situations d’apprentissages complexes.

À l’ère de la techno, certains enseignants utilisent le TNI ou des logiciels de capture vidéo sur leur portable afin de créer des vidéos.
Par contre, la production de ce type de vidéo contient son lot de difficultés. En effet, ce type de production exige une bonne connaissance du montage vidéo et audio en plus de bien maîtriser les logiciels utilisés. J’ai animé quelques séances de formation « mains sur les touches » en vue d’amener le personnel enseignant à produire de telles vidéos, sans véritable succès. Alors quand Alexandre m’a proposé la méthode six cartons, 5 minutes d’explication filmée à l’aide d’une caméra vidéo, j’ai voulu l’expérimenter afin de pouvoir comparer avec les autres approches plus technos. Je vous recommande de visionner la vidéo suivante afin d’en savoir plus sur cette méthode http://www.youtube.com/watch?v=-PcSafUTNd8. Il est clair que du point vu technique la méthode six cartons est plus simple à produire que la méthode technologique, par contre, elle a ses limites. En effet, prenons seulement l’exemple des mathématiques comment peut-on illustrer l’effet d’une modification de paramètre dans une équation du second degré à l’aide de cartons? Mission impossible!

En fait, ce n’est pas tant sur la méthode pédagogique versus ses avantages didactiques que je veux partager avec vous, mais plutôt sur les bienfaits du développement professionnel. Premièrement, il y avait une trentaine de participants à la session et à la fin de la deuxième journée nous avions produit 27 capsules vidéo. Du point de vue de la production, le résultat est criant. Les enseignants et enseignantes ont vu rapidement le résultat de leurs efforts tout en appréciant la facilité de réalisation et ainsi identifier le potentiel de réinvestissement dès leur retour dans leur centre de formation.

Deuxièmement, l’effet miroir (visionnement de leur propre vidéo) leur a permis de s’auto- critiquer. Ils ont pu rapidement remettre en question leurs pratiques. Certains enseignants se remettaient en question quant à leur manière d’expliquer des concepts, et ça, c’est riche.

Troisièmement, la collaboration avec leurs paires a permis d’échanger sur leurs  pratiques pédagogiques et didactiques. Un des constats fort intéressant sur lequel ils sont tous revenus, c’est qu’il n’existe pas de matériel d’enseignement à la FGA. C’est bien vrai, les maisons d’édition produisent du matériel pédagogique s’adressant aux élèves, mais qu’en est-il des guides d’enseignement? Ce fut intéressant de voir émerger autant de prises de conscience et de réflexions pédagogiques de haute voltige en deux de formation.

Bref, je vous recommande pour l’année scolaire 2013-14 une bonne session de formation « Classe renversée ».

Je termine en vous laissant quelques liens sur « YouTube » afin de visionner trois des vingt-sept capsules produites lors de ces deux jours de formation. N’oubliez pas, une prise seulement, six cartons et 5 minutes d’explication.

Je tiens à remercier les trois enseignantes : Valérie Desgagnés, Stéphanie Talbot et Nathalie-Patricia Bélanger pour leur grande générosité en permettant le partage sur « YouTube » de leur production. De plus, un gros merci à Alexandre pour son magnifique travail.

Bon visionnement, et pour toutes questions n’hésitez pas à me contacter.

Martin Francoeur
(450) 974-7000 poste 2526
martin.francoeur@cssmi.qc.ca

Capsules à visionner

Production des enseignantes :
·      Petit ABC de l’autocorrection par Valérie Desgagnés enseignante de français langue d’enseignement à la commission scolaire des Phares http://youtu.be/4hQaRG2cnsY;
·      Une question de droite par Stéphanie Talbot enseignante de mathématique à la commission scolaire des Phares http://youtu.be/4hQaRG2cnsY;
·      Le climat québécois par Nathalie-Patricia Bélanger et ses collègues enseignants en science naturelle à la commission scolaire Monts-et-Marées http://youtu.be/4hQaRG2cnsY.

Production de Alexandre Gaudreau conseiller pédagogique au service régional du RÉCIT à la FGA. 

·         Capsule 1 : La classe inversée c’est quoi? : http://classeinversee.ticfga01.ca/la-classe-inversee-cest-quoi/
·         Capsule 2 : Expérimenter la classe inversée en FGA : http://classeinversee.ticfga01.ca/experimenter-la-classe-inversee-en-fga/
·         Capsule 3 : différentes techniques d’enregistrement : http://classeinversee.ticfga01.ca/differentes-techniques-denregistrement/






L’enseignement des mathématiques dans le cadre de la FBD.
Plus une question d’enseignement que d’apprentissage.

Actualiser les pratiques didactiques du personnel enseignant

En 2007 le programme de la formation de base commune a fait son arrivée et a beaucoup fait parler. Comme conseiller pédagogique, j’ai souvent entendu des membres du personnel enseignant dire : « Les élèves ne peuvent pas atteindre les attentes de fin cours, car elles sont trop relevées. » En effet, les élèves qui nous arrivent du secteur des jeunes ne peuvent pas atteindre seul les attentes de fin de cours, par contre avec un peu d’aide ils y arriveront. À mon avis, cette aide se manifeste par une bonne didactique. Dans le cadre du Renouveau et plus particulièrement en formation de base diversifiée, si nous avons à modifier et ajuster quelques pratiques professionnelles, je débuterais par la didactique. L’enseignement individualisé typique de la FGA doit être accompagné d’une bonne didactique. Dans cet article, je tenterai d’illustrer à l’aide d’exemple, la valeur ajoutée de l’intégration de la technologie dans la didactique des enseignants.

Dans le numéro 160 de la revue Vie Pédagogique de février 2012, il y avait un article de Mélanie Tremblay et Benoît Dumas en voici un extrait.

[…] « s’il est admis que, dans le contexte scolaire de l’enseignement et de l’apprentissage de la mathématique, apprendre consiste à s’approprier des savoirs qui possèdent une longue histoire culturelle, le travail de la personne qui enseigne consiste bien en une orchestration didactique qui permettra à l’élève de prendre conscience des savoirs mathématiques dans une démarche qui s’apparente à l’activité « véritable » des mathématiciens. Par ailleurs, si ce sont ces manières d’être et de faire propres aux mathématiciens que l’on souhaite voir émerger dans la classe, il ne faudrait pas croire que l’on vise la formation de mathématiciens, mais plutôt celle de futurs citoyens capables de réfléchir mathématiquement dans différentes situations. »

Cet article illustre clairement la préoccupation des didacticiens des mathématiques de questionner les pratiques d’enseignement et d’actualiser la didactique.

La formation de base diversifiée

L’approche par compétence prescrite dans le cadre du Renouveau pédagogique exige de revoir la dynamique enseignant – élèv e. Le programme de mathématique du 2e cycle du secondaire met l’emphase sur le traitement intégré de trois compétences disciplinaires, soit : l’utilisation de stratégies, le raisonnement et une bonne communication. Dans le but de faciliter ce traitement, on y retrouve des procédés intégrateurs tels :
·      Représenter graphique ou algébrique d’une relation entre quantités;
·      Réaliser une collecte de données;
·      Concevoir un aménagement physique en 2 ou 3D.
Il y en moyenne trois procédés intégrateurs par cours, on peut voir ces procédés comme des activités mathématiques amenant les élèves à développer et mobiliser les trois compétences disciplinaires. Il est bien important de comprendre que les cours de mathématiques n’ont plus pour finalité l’apprentissage de savoirs mathématiques, mais est plutôt centré sur l’apprentissage du processus de résolution de situation problème, les savoirs étant accessoires. De plus, à l’aube du 21e siècle qui a besoin de connaître par cœur la formule de l’aire du trapèze rectangle, il suffit de « Googler » pour avoir la réponse.  Ce qui m’amène à revoir l’utilisation de la technologie en classe. L’ordinateur est à la mathématique du 21e siècle ce que le microscope fut à la biologie du 20e siècle ou le télescope au 19e siècle. En effet, le microscope et le télescope sont des outils indispensables pour tous les étudiants en science. À mon avis, il devrait en être de même dans toutes les classes de mathématiques à la FGA plus encore qu’en FGJ, car l’enseignement individualisé amène les élèves de différents niveaux et de différents champs d’études à avoir accès aux savoirs et au savoir-faire à des moments très variés. Ce que l’ordinateur fait mieux que tout être humain, pour citer mon collègue Marc-André Lalande : « Laissez l’ordinateur s’occuper du simple et l’enseignant s’occupez du complexe ». Il faisait référence au développement des habiletés cognitives chez Bloom. L’ordinateur à lui seul peut aider les élèves à développer leurs habiletés à mémoriser, à comprendre ou à appliquer des règles mathématiques, par contre en ce qui a trait à l’analyse, l’évaluation et la création l’ordinateur doit être accompagné d’un fin pédagogue. Qu’il s’agisse de statistique, de géométrie en 3D ou de se représenter une fonction et ses transformations, l’ordinateur ne suffit pas, c’est le rôle d’un bon pédagogue de faire ressortir les éléments à analyser. Mais si l’ordinateur prenait plus de place et s’occupait d’éléments simples savoirs déclaratifs et savoir-faire simple, est-ce que le personnel aurait plus de temps de qualité afin de faire vivre de réelles situations problèmes? Je crois que oui, mais pour ce faire, il nous faudra de bonnes connexions internet faciles d’accès et laisser les élèves apporter leur propre technologie.

La technologie au service des pédagogues

Souvent les directions de centre me demandent ce que je pense du TNI et de la monter des iPad en classe. Je réponds simplement que nous sommes au 21e siècle et mon opinion n’y changera rien. En fait, je veux simplement dire que les élèves sont nés avec la techno, alors il vaudra mieux rapidement emboîter le pas. Il est impératif dans faire une bonne utilisation, car si c’est pour faire du vieux avec du neuf, alors ça ne servira à rien, il ne suffit pas de remplacer la craie par le pixel pour faire une bonne intégration de la techno. Les tableaux numériques interactifs sont très utiles par contre, il demande une bonne appropriation et non des formations TNI. Je recommande souvent aux directions que s’ils achètent un TNI de l’installer dans la classe la moins achalandée et dans le fond de la classe pas devant le bureau de l’enseignant. Dans la classe la moins achalandée afin de permettre aux enseignants de l’expérimenter lorsqu’ils ne sont pas en présence des élèves. Dans le fond de la classe, car en enseignement individualisé les explications que l’on donne à un groupe d’élèves ne concernent que ce groupe d’élève et non toutes. Pour ce qui est du iPad et des ardoises électroniques en générale, je recommande à tous les enseignants de mathématique du Québec de se pencher sur la question et d’en faire l’essaie le plus tôt possible. Lors du dernier congrès ISTE, je suis revenu avec 3 applications pour le iPad dans lesquelles il y a plus de 80% des savoirs mathématiques prescrits par le programme de formation diversifiée. J’n’en dirai pas plus sur le iPad, essayez-le et essayez de vous en défaire.   

La classe renversée

J’aimerais revenir avec la didactique. Dans une perspective de développement de compétences, il est essentiel d’accompagner les élèves dans le traitement de situation problème. Que ce soit pour augmenter leur niveau d’autonomie, d’améliorer la qualité de la production, la fréquence d’utilisation de stratégie ou de savoirs ou même de devenir plus efficient à déployer un raisonnement la technologie est sans contredit une valeur ajoutée. Il y a un mouvement mondial initier depuis quelques années par des enseignants américains : la classe renversée. Simple et efficace, l’idée est de produire des capsules multimédias illustrant des concepts, des réflexions, des stratégies, bref tout ce qu’un bon pédagogue a envie de partager avec ses élèves. Si ces capsules sont diffusées sur le web, sur YouTube par exemple, dès lors elles deviennent accessibles à tous en tout temps. Une accessibilité aux savoirs et aux explications des enseignants au bout des doigts. Je crois que c’est sans conteste un ajout important facilitant la réussite de nos élèves à la FGA.

En terminant, je vous suggère d’inviter votre personnel enseignant à créer leur meilleure leçon à l’aide d’un TNI, d’un iPad ou d’une simple présentation PowerPoint. Si cette dernière est diffuser sur le web et que les élèves peuvent y accéder en classe avec leur téléphone, leur ordinateur ou leur ardoise électronique, vous verrez un changement de pratique émerger chez les apprenants ou les enseignants, je sais plus dans quel ordre, mais est-ce réellement important?


21.4.11

Formation continue du personnel enseignant et l'exploitation des TIC

En août dernier, je me suis fait proposer le poste de conseiller pédagogique au service national du RÉCIT à la FGA, c’était un terrain connu puisqu’en 2007 j’avais remplacé Pauline Lalancette et je dois dire qu’avec les faibles moyens dont nous disposions à l’époque en termes de réseau, j’avais beaucoup aimé mon expérience. J’ai donc accepté le poste. Je ne me rendais pas compte à quel point les pratiques du réseau avaient changé. Je peux comprendre, car nous sommes passés des Sit-Sat; un réseau de onze personnes ressources pour une journée semaine à dix-huit conseillers pédagogiques à temps plein. Wow! Quel changement!

Dès ma première journée en poste, j’ai fait la découverte d’une interface qui aura changé à vie ma façon de voir l’intégration des TIC dans le monde de l’éducation. Il s’agit de Mon aisance quant à l’intégration des TIC (http://www3.recitfga.qc.ca/competence8/fr). Un petit bijou a été produit par l’équipe du service national de l’année précédente, avec la collaboration des conseillers pédagogiques régionaux ainsi que quelques conseillers à la DÉAAC. Il s’agit d’une interface permettant au personnel enseignant de dresser leur portrait actuel de l’intégration des TIC du point de vue de la pédagogie, de la didactique et des pratiques professionnelles. Sans hésitation, je suis allé compléter l’interface web, et de surprise en surprise, je découvrais un outil qui m’amenait à faire une introspection profonde sur mes pratiques comme ancien enseignant et comme conseiller pédagogique, car après avoir complété l’interface, je me suis posé la question suivante: « Comment puis-je aider le personnel enseignant à devenir meilleur pour chacun des six aspects
1 présentés dans l’interface? »

La question étant lancée, je vais vous présenter les six aspects qui se retrouvent dans l’interface et vous donner mon interprétation de chacun d’eux, sur lesquels il est suggéré de s’attarder dans une perspective de formation continue quant à l’intégration pédagogique, didactique et professionnelle des TIC:

C’est un gros dossier à suivre, j’y reviendrai souvent sur mon blogue. Vous pouvez me suivre sur le site du Service national du RÉCIT à l’adresse suivante: www.recitfga.qc.ca

D’ici ma nouvelle chronique, je vous invite tous et toutes à vous inscrire et à compléter l’interface web Mon aisance quant à l’intégration des TIC. Je vous souhaite de belles découvertes et de bonnes réflexions.

Martin Francoeur
Conseiller pédagogique
Service national à la FGA du RÉCIT